Auxerre dans la douleur
Jeudi, 17 mars 2005
Par David Drujon au stade Abbé Deschamps
[1] Dans un match sans but, l'AJ Auxerre est parvenu à défendre face à Lille le maigre avantage obtenu lors du match aller (1-0). Les Lillois, bien plus en vue lors de ce match retour, peuvent nourrir quelques regrets. Ils quittent l'Europe après un parcours débuté en juillet.
Auxerre inédit
[2] Privé des services de son buteur Benjani Mwaruwari mais aussi de ses maîtres à jouer Yann Lachuer et Benoît Cheyrou, Guy Roux avait dû composer pour proposer une formation, par la force des choses inédite. D’autant qu’au niveau de l’arrière-garde, Johan Radet et Younes Kaboul étaient également sur le flanc. Ainsi, à la pointe de son attaque, le tacticien bourguignon décidait de faire confiance au Belge Luigi Pieroni alors que Lionel Mathis, buteur providentiel lors du précédent tour, retrouvait une place de titulaire au centre du terrain.
Les deux équipes pied au tapis d’entrée
[3] Une tactique qui aurait pu s’avérer payante d’entrée puisque quelques secondes seulement après le coup d’envoi, Bonaventure Kalou, bien servi par Mathis, envoyait l’attaquant belge défier une première fois Tony Sylva. Mais l’arbitre assistant levait son drapeau (3e). Auxerre ayant montré ses intentions d’entrée, il ne restait plus qu’aux Nordistes de réagir. Ce fut chose faite par Matt Moussilou mais l’attaquant dévissait totalement sa frappe alors qu’il était complètement seul dans la surface (6e).
Quand l’enjeu tue le jeu
[4] Si les deux équipes avaient cherché à faire des étincelles d’entrée, les minutes suivantes furent loin d’être disputées sur le même rythme. Un numéro de soliste de Pieroni dans la surface (22e), une sortie à propos de Fabien Cool dans les pieds de Moussilou (34e), une frappe dans les nuages de Kanga Akalé, le bilan était plutôt maigre. Trop pour sortir les supporteurs auxerrois d’une léthargie dans laquelle ils avaient inévitablement fini par sombrer. Seule une nouvelle percée du fringant Akalé donnait, en fin de mi-temps, un peu d’animation à cette morne partie. Mais, stoppé au dernier moment par un défenseur lillois, l’Ivoirien ne parvenait pas à refaire le coup du match aller (45e+1).
Lille joue son va-tout
[5] Toujours à une longueur à la pause, le LOSC entama le quatrième et dernier acte de cette double confrontation avec la ferme intention d’exploiter à fond le mince espoir de qualification qui subsistait (statistiquement Auxerre avait à l’heure du coup d’envoi 91% de chance de se qualifier). D’une frappe puissante qui frôlait le poteau de Cool, Dumont était le premier à s’illustrer (48e). Il était imité quelques minutes plus tard par Mathieu Bodmer dont le tir passait nettement au-dessus (58e). Puis par le capitaine lillois Philippe Brunel qui n’appuyait cependant pas suffisamment sa tête pour tromper le gardien bourguignon (59e).
Les Auxerrois sous l’éteignoir
[6] Incapables de réagir, les Auxerrois étaient bien obligés de laisser passer l’orage. Guy Roux avait beau essayer d’injecter du sang neuf dans son équipe pour tenter de profiter sans doute un peu plus de la supériorité numérique provoquée par l’expulsion quelques minutes plus tôt de Vitakic (75e), la donne restait la même. Du fait de son manque de percussion aux avants-postes, Auxerre continuait à subir. Mais tenait bon, jusqu’aux trois coups de sifflet synonymes de qualification.