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Rouges de plaisir

Mardi, 3 mai 2005

Par Christian Châtelet

[1] Après avoir surpris le Chelsea FC en début de match, le Liverpool FC a défendu avec ses moyens, puis son cœur et enfin ses tripes pour décrocher sous le crachin du Merseyside sa sixième finale de Coupe des champions. Ce sera la première depuis l'instauration de la UEFA Champions League, elle viendra vingt ans après la funeste défaite du Heysel.

Barcelone et Munich ont échoué

[2] La cinquième rencontre entre Blues et Reds fut donc la bonne pour ces derniers. Battu ici le 1er janvier (1-0), battu en prolongation à Cardiff en finale de la Coupe de la Ligue (3-2, le 27 février) et battu à Chelsea en Premier League (1-0, le 3 octobre), Liverpool avait donc commencé à inverser la tendance il y a six jours à Stamford Bridge (0-0). C'est ainsi que le cinquième de Premiership a réussi le FC Barcelona et le FC Bayern München ont échoué.

Benítez stoppe Mourinho

[3] Dans le duel entre les deux entraîneurs ibères champions d'Europe venus cette année chercher gloire et fortune au pays du football, le dernier mot est revenu à Rafael Benítez qui a stoppé l'ascension de son ami José Mourinho qui se targuait de n'avoir jamais perdu une demi-finale. Le Portugais cale pourtant Claudio Ranieri avait séché l'an dernier contre l'AS Monaco FC.

Le Kop merveilleux

[4] Benítez, lui, était porté par les 50 000 spectateurs d'Anfield. Ils n'ont cessé de pousser leur équipe pendant 96 minutes. Ils seront très nombreux le 25 mai à Istanbul pour chanter encore pendant une heure et demie ou deux heures s'il le faut, contre l'AC Milan ou le PSV Eindhoven.

Le génie de Gerrard

[5] Lors de cette demi-finale retour, l'éventualité d'une prolongation était balayée après trois minutes et trente secondes. Sur la première attaque rouge, Steven Gerrard mettait Milan Baroš en position idéale. Venu à sa rencontre, le gardien londonien Petr Cech percutait son compatriote tchèque. Luis García était le plus prompt pour pousser le ballon dans le but en dépit du dégagement derrière la ligne de Williams Gallas (1-0, 4e).

Le cinquième

[6] Appelé à la place de Xavi Alonso, suspendu, l'ancien milieu de terrain du FC Barcelona inscrivait son cinquième but dans la compétition. Sans doute le plus important à cet instant. Pour autant, il n'affolait pas le nouveau champion d'Angleterre. Car sa tâche n'avait pas varié : après le 0-0 à l'aller à Stamford Bridge, un but le qualifiait toujours.

Manque de créativité

[7] Sous l'impulsion d'Eidur Gudjohnsen, les Blues prenaient le contrôle des opérations. Plus forts techniquement et physiquement que leurs adversaires, les joueurs de Mourinho (sans sa parka porte-bonheur) cherchaient encore à la pause le supplément de créativité qui leur avait permis de marquer à l'extérieur à chaque match de Champions League cette saison.

Lampard sonne le réveil

[8] Il fallait encore attendre 21 minutes pour voir enfin Jerzy Dudek en difficulté sur un coup franc de Frank Lampard. Ce n'était que le début d'une longue période de souffrance pour les quadruples vainqueurs de la Coupe des champions.

L'étau se resserre

[9] Car enfin Chelsea passait par les ailes depuis l'entrée en jeu d'Arjen Robben. Le Néerlandais trouvait Mateja Kezman maladroit (82e). Mais l'étau se resserrait inévitablement. Au prix d'un effort collectif et individuel Liverpool tenait bon. Djibril Cissé, seul en pointe, manquait même de soulager Anfield (90e, 93e).

Une éternité

[10] Dans une ambiance irrespirable, les six minutes de temps additionnel semblaient une éternité. Mais comme les Reds étaient prêts à déplacer des montagnes ce soir, ils accomplissaient l'exploit de tenir ce but d'avance.

Chelsea en vacances

[11] "Nous rentrerons à Londres en héros", déclarait Mourinho hier. Les héros sont fatigués et en vacances. Pour Liverpool, tombeur de la Juventus au tour précédent, le rêve continuera en Turquie.

Luis García a envoyé Liverpool en finale de l'UEFA Champions League